Au cœur de la Gascogne, partez à la découverte du petit patrimoine de pays : les bastides et les castelnaux.
Des collines de l'Astarac au Pays de d'Artagnan, vous allez naviguez dans la campagne gersoise où des villages étonnant et méconnus (parfois même des gersois eux-même !) s'offriront à vous.
Votre périple vous entraînera sur route des crêtes aux superbes paysages et points de vues.
Le village de Bassoues (Bassoa) est fondé sur le sol d'une forêt antique, séjour de druides. Ces derniers y célébraient le culte d'une divinité, remplacée plus tard par le dieu Mars, d'où vient le nom Marsoulés qui existe toujours dans la localité.
Le temps et la civilisation ont fait disparaître une partie des forêts primitives et le culte de saint Fris hâte la destruction de celle de Bassoues, remplacée par une ville élevée autour d'un sanctuaire, le plus vénéré de toute la contrée.
C'est au lieu-dit Moulin de l'Étendard que Saint Fris, neveu de Charles Martel, plante sa bannière pour rallier les Francs. Écrasés par les Sarrasins sur les hauteurs du village voisin de Lupiac, ils s'opposent à nouveau aux troupes ennemies non loin de Bassoues et sortent cette fois-ci victorieux. La valeur guerrière et l'héroïsme de saint Fris lui valent ainsi la postérité. Mais, atteint d'une flèche mortelle, il meurt près du Pont-au-Chrétien. Son corps, enseveli à la hâte, est redécouvert deux cents ans plus tard, au Xe siècle, par des pâtres. Ses reliques sont placées dans un cercueil de marbre et une église est édifiée en son honneur. La renommée et les « miracles » du saint attirent de nombreux pèlerins sur la via Tolosane des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Au XIIIe siècle, Bassoues devient une bastide, fondée par les archevêques d'Auch, propriétaires des terres situées autour d'un couvent bénédictin. En 1295, un archevêque accorda des coutumes aux habitants de Bassoues.
L'archevêque Arnaud Aubert (entre 1356 et 1371), neveu du pape Innocent VI et camérier de l'Église romaine depuis 1361, a fait édifier les remparts de la ville, le château situé à l'angle nord-est avec le grand donjon. Les comptes de construction conservés dans les Archives du Vatican sont connus pour l'année 1370-1371, témoignage de la vie au XIVe siècle.
Les logis du château ont été remaniés par un archevêque d'Auch de la famille de Lévis qui a été titulaire du siège entre 1425 et 1462. Ses armoiries figurent sur le bâtiment.
L'archevêque d'Auch Henri de La Mothe-Houdancourt, archevêque entre 1666 et 1684, fit construire un nouveau bâtiment à un seul étage contre le donjon, flanqué de deux tourelles d'angle.
3Montesquiou
Montesquiou est le berceau de la vieille famille des Montesquiou d'où sont issus les Montesquiou-d'Artagnan et les Montesquiou-Monluc
Le nom de Montesquiou apparaît pour la première fois dans une charte de 985. Signifiant « mont en échine », il peut également s'interpréter comme « mont terrible » ou « mont sauvage ». Sa situation privilégiée pour la surveillance et la défense favorise l'implantation humaine dès la préhistoire, comme en attestent les objets datant du Néolithique et les tumuli découverts sur place. Des vestiges de villas gallo-romaines sont également présents.
Montesquiou est associé à d'Artagnan, né non loin de là au château de Castelmore à Lupiac. De son vrai nom Charles de Batz, il appartient à la famille de Montesquiou par sa mère. Les Montesquiou d'Artagnan sont les derniers à posséder cette seigneurie.
La Révolution française ne bouleverse pas la vie des montesquivais. Pendant une période, tout signe rappelant la féodalité devant disparaître, le village est renommé Mont Osse, et le château est vendu puis démoli. Les matériaux sont négociés pour bâtir de nouvelles demeures ou paver les chemins.
Le XIXe siècle constitue une période de prospérité à Montesquiou et dans tout le Gers. À cette époque, plusieurs membres d'une famille de notables ont de hautes fonctions d'état et jouent un rôle important dans la région.
La Première Guerre mondiale provoque une saignée dans la jeunesse. Le XXe siècle voit arriver la mécanisation, l'électricité, le goudron, et le début de l'exode rural. De 2028 habitants en 1841, la population passe à 570 en 1999, soit 13 hab/km2. Le mouvement est aujourd'hui stabilisé, et de nouveaux habitants en quête d'un mode de vie rural compensent la baisse des actifs agricoles.
4Saint-Arailles
Saint-Arailles est un castelnau (village fortifié) fondé au XIIIe siècle. Il possède encore une grande partie des remparts et deux portes, celle de l'ouest qu'on ne peut emprunter qu'à pied ou à cheval, et celle de l'est, couronnée jusqu'au début du XXe siècle par un pigeonnier.
Le village est situé sur un éperon rocheux et a probablement été précédé, à l'époque féodale, par une motte castrale. La toponymie de la commune comprend d'ailleurs un lieu-dit La Motte, en dehors des remparts, juste au-dessus du village actuel.
Les vestiges d'une ancienne église, Saint-Aubin, auraient été localisés au nord du village et des sarcophages Paléochrétiens découverts.
D'après les recherches actuelles, un acte notarié du 12 avril 1283 révèle l'existence du village et de l'église qui appartiennent alors au Pays d'Anglès et à la baronnie de Montesquiou, ce que confirment d'autres documents de 1301 et de 1307. L'année d'après (1308), Longue de Montaut, veuve de Raymond Aymeri de Montesquiou, donne à son fils, Genses, ses droits sur les châteaux de Saint-Arailles (Castrum de Sancta Raylha) et de Saint-Jean d'Anglès (Sancto Johanne).
En 1901, un trésor de 381 pièces d'or du XIVe siècle, enfermées dans un pot de grès, a été découvert dans son champ au pied du village. Son origine est inconnue mais les pièces, pour l'essentiel étrangères, semblent avoir été enterrées par un hôte de passage plutôt que par un habitant du village.
Les derniers seigneurs de Saint-Arailles, issus de la famille Saint-Lary, portent le titre de comtes de Comminges (un puits de l'ancien château porte d'ailleurs l'inscription comte de Comminges), à la suite d'une alliance, en 1730, avec Jeanne-Françoise de Gaillon, seigneuresse de Saint-Arailles et Bianne. Leur fils, Marie-Joseph de Comminges, n'a pas été inquiété au moment de la Révolution. Il meurt sans postérité en 1807. Son demi-frère, le baron de Comminges, hérite alors des propriétés de Saint-Arailles. Il y meurt, « en son château », le 31 décembre 1835. En 1847, les terres sont vendues, ainsi que le château qui avait subi, au cours du XVIIIe siècle, de nombreuses transformations.
La commune de Saint-Arailles comprend aussi un ancien hameau, celui de Saint-Jean d'Anglès, situé à 1 km. en contrebas du castelnau, dans la vallée de l'Osse. Ancienne propriété des Montesquiou, Saint-Jean d'Anglès est devenu une commune à la Révolution. En 1822, le hameau a été rattaché à Saint-Arailles.
Le nom de Saint-Arailles (Senta Aralha en occitan), proche de celui de plusieurs autres communes, est une déformation de celui de Sainte Eulalie (Sancta Eulalia10). En 1750, la carte de Cassini indique le village sous le nom de Saint Traille d'Anglés. Plusieurs lieux-dits ou fermes qui existent encore de nos jours s'y trouvent déjà.
5Bazian
Bazian est une petite commune de Gascogne Gersoise. Elle est située à 10 km de Vic-Fezensac. Le village est bâti au sommet du coteau (altitude 177 mètres), sur le versant ouest dominant la vallée de l'Osse.
Bazian est bâti sur un éperon rocheux qui domine la Mouliaque, modeste affluent de l'Osse.
Bazian, est un castelnau typique, peut-être l'un des mieux conservés du département. Dès le Xe siècle, la famille De Montesquiou possédait la place de Bazian, pour partie de la baronnie d'Anglès. L'actuelle commune est le fruit du rattachement tumultueux en 1840 de Saint-Yors (saint Georges en gascon) à Bazian.
Le nom du village trahit une origine gallo-romaine : la villa prend le nom de son propriétaire Basius.
La date précise de la création du château et de son castelnau est inconnue, mais ils ont été sans doute édifiés sur l'emplacement d'une motte castrale. Bazian apparaît comme un castelnau à l'urbanisme le plus achevé, l'enceinte villageoise épouse parfaitement la forme du sommet de l'éperon. A l'ouest, le château occupe l'extrémité du promontoire. Toujours dans l'enceinte, l'église se trouve à l'opposé de ce dernier. On accède au village-rue en passant sous la tour-porche de plan carré encore conservée sur quatre niveaux. Autant d'éléments qui caractérisent bien le castelnau gascon.
Bazian, petit village charmant, vous séduira par son patrimoine conservé mais aussi par l'originalité de posséder une rue en herbe !
6Lupiac
Lupiac est un des plus vieux castelnau du Sud-Ouest, berceau de d'Artagnan. Il était jadis fortifié. Sur la place principale, on peut encore admirer des maisons à couverts aux énormes piliers de bois.
Monuments
La chapelle Notre-Dame de Pitié, dite aussi de saint Jacques a été fondée en 1605 par Charles de Batz, sieur de la Plagne et oncle du célèbre mousquetaire. La chapelle abrite le musée d'Artagnan. Celui-ci s'attache plus particulièrement à décrire le vrai d'Artagnan qui a eu une vie aussi riche que son personnage créé par Alexandre Dumas.
Château de Castelmore, où d'Artagnan est né vers 1611. C'est une gentilhommière au corps de logis rectangulaire, flanqué de tours rondes ou carrées. Ses dépendances et sa chapelle datent des XVIe et XVIIe siècle.
Moulin de Lupiac.
Chateau de la Plagne
Eglise paroissiale qui date de 1849.Elle a remplacé un édifice plus ancien dont il ne reste que le portail gothique.
Plaisance fut fondée par le Comte Jean Ier d'Armagnac et l'abbé de la Case-Dieu en 1322. Cette bastide succédait à un village préexistant.
Bastide tardive, Plaisance se développe mal. Elle connut, en outre, les vicissitudes liées aux affrontements entre Anglais et Français. Plaisance fut ainsi détruite une première fois en 1338 par les Anglais. Elle fut de nouveau incendiée en 1355 par le Prince Noir qui s'opposait à la famille d'Armagnac.
La bastide fut reconstruite mais dans des proportions bien plus modestes et fut baptisée Plaisance en lieu et place de son ancien nom : Ribaute (= Rive Haute ou Ripa Alta).
Plaisance végéta pendant toute la période de l'Ancien Régime faute d'importantes fonctions administratives ou religieuses.
Cependant au XIXe siècle, grâce à une forte poussée démographique et à une bourgeoisie active, Plaisance connait un réel essor et retrouve les dimensions de l'ancienne bastide.
Au XXe siècle, l'activité de la ville tourne autour de l'agriculture et de la viticulture.
Monuments
La place à garlandes du XIVe siècle, noyau du bourg jusqu'au XIXe siècle. La place montre quelques belles maisons à colombage.
L'église,de style néo-gothique. Elle fut construite au XIXe siècle par l'architecte Durand. Elle reprend le plan de Notre-Dame de Lourdes.
La bastide a été créée en 1288 par pariage entre le Sénéchal Eustache de Beaumarchais représentant le roi Philippe Le Hardi dans le sud ouest, et le compte de Pardiac
Son nom provient d'Eustache de Beaumarchès, grand bâtisseur de bastides dans le sud-ouest de la France dans le cadre de sa fonction de sénéchal à Toulouse à partir de 1272.
L'église Notre-Dame est un édifice de style gothique datant du XIVe siècle. Elle est de plan toulousain avec une nef unique et un choeur polygonal. Son massif clocher-porche rappelle celui de la collégiale de Villefranche-de-Rouergue. A remarquer la frise de figures grimaçantes.
Située sur un coteau voisin, l'église Saint-Pierre de Coustens est, elle, une construction romane du XIIIe siècle.