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Marcher avec Saint-Jacques et randonner seule !

Une randonnée accessible à tous le long du chemin de Saint-Jacques.

Ce matin, j’ai le visage illuminé, j’ai une journée de repos et je suis décidée à faire une marche randonnée le long du chemin de Saint-Jacques depuis Montesquiou jusqu’à Marciac. Une randonnée pour m’initier à un futur pèlerinage de Saint-Jacques auquel je pense depuis très longtemps. Mais comme pour l’instant je suis encore loin de la retraite et que je n’ai pas deux mois de congés pour partir sur les chemins, je profite de vivre non loin de cette zone pour pratiquer la marche et faire de temps à autre en guise de randonnée, une étape.

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©Valérie
Valérie raconte

Valérie, passionnée de randonnées, vous conte son expérience sur le Chemin de Saint-Jacques de Compostelle. 5 heures de marche au départ de Montesquiou pour arriver à Marciac.

Noel
Top départ !

« Si on partait sur les chemins, si on partait de bon matin ? »

J’ai cette chanson qui me trotte dans la tête depuis mon réveil. Mais moi, ce matin, j’ai troqué la bicyclette pour les chaussures de randonnée ! En guise de symbole du pèlerin j’ai mes deux bâtons de marche nordique pour m’aider à faire travailler tous les muscles de mon corps.

Une étape comme une randonnée

Marcher seule mais le ventre plein

J’ai de la chance parce qu’aujourd’hui, sans faire un temps estival, il fait tout de même clair et la météo annonce 20° pour cet après-midi. Finalement ces températures seront idéales pour marcher sereinement. J’ai pris un solide petit déjeuner avant de prendre la route.

D’ailleurs, même si cette étape ne comporte pas franchement de dénivelé important, je vous conseille vraiment un petit déjeuner protéiné avant de marcher. Une boisson chaude, une tranche de jambon blanc, un œuf, ou un bon porridge aux céréales pour les végétariens comme moi, deux tranches de pain de mie, un produit laitier et un fruit ! Respecter ses muscles c’est important ! Go !

L’étape est réputée facile. Je ne l’ai encore jamais faite mais je l’imagine sans trop de difficulté puisque Montesquiou est à 200m d’altitude et que le point le plus haut de l’étape sera Saint-Christau à 280m. Je pars donc pour une randonnée étape sur le chemin de Compostelle d’environ 6h00 de marche, 23,6km. Moi qui ai encore du mal à me motiver à partir faire le chemin dans son intégralité, faire une étape à la journée me semble plus réaliste et plus compatible avec le temps dont je dispose.

Le village de Montesquiou, mon point de départ (je m’y suis fait amener en voiture et déposée par un ami) est vraiment un charmant village aux tuiles patinées par le temps et à l’ambiance un peu Toscane.

Montesquiou, de l’occitan « esquiu » le « sauvage » est demeuré tout au long de l’histoire difficile à attaquer et il a donné son nom aux barons de Montesquiou, dont descendront Blaise de Montluc et d’Artagnan si important à notre région d’Occitanie et à notre Gascogne chérie.

Le chemin est bien fléché

Moi qui ne suis vraiment pas douée pour suivre les cartes, je n’ai aucune difficulté pour me diriger ! Un conseil si vous êtes comme moi et que vous n’avez pas une boussole intégrée dans le cerveau, munissez-vous tout de même pour vous sécuriser, en plus de votre guide GR653 et/ou Miam Miam Dodo,  d’une carte IGN. En l’occurrence, série Top 100 167 Pau/Mont de Marsan.

Je suis sur le GR 653, qui est la voie d’Arles, il est un peu moins fréquenté que la voie du Puy en Velay qui passe bien plus au nord de notre territoire, mais j’aperçois loin devant moi un couple de marcheurs.

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©Valérie

Le Gers, un département pour marcher

Pendant quelques kilomètres je longe la rivière de L’Osse.

C’est vrai qu’il est beau ce département du Gers ! Et c’est vraiment un département qui offre aux randonneurs des magnifiques atouts pour marcher avec plus de 3 000 km de sentiers de petites ou grandes randonnées.

Le chemin de Saint Jacques le traverse sur quelques 320km par deux grandes voies jacquaires. Celle du Puy traverse les Pyrénées à Roncevaux et celle d’Arles franchit les montages au Somport. Le chemin d’Arles (celui sur lequel je marche le GR 653) traverse le Gers en quatre étapes de Pujaudran à l’Ouest de Monlezun en passant par l’Isle-Jourdain, Auch, Montesquiou et arrive à Marciac. La voie du Puy-en-Velay, elle, (GR 65) arrive par Saint-Antoine et quitte le Gers à Barcelonne-du-Gers, pour son étape landaise d’Aire-sur l’Adour. Elle est rejointe par une variante de Rocamadour (GR 652) à la Romieu puis une variante du Vézelay (GR654) à Montréal-du-Gers passant par Lectoure, Condom et Nogaro.

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©Valérie

Il est 9h00, voilà 1/2h que je suis partie et je me dis que mon pas est sans doute un peu rapide. Valérie, il va falloir freiner un peu l’allure ! Aujourd’hui, je m’offre une parenthèse, un sursis ! (Les connaisseurs, reconnaitront mes goûts musicaux !)

 

Seule avec la nature pour témoin

Une rando pèlerinage qui rend heureuse

Je chemine tranquillement sur cette première partie de voie qui serpente essentiellement parmi les cultures et notamment les colzas en cette saison.

Après 7km environ, j’attaque la montée de la colline sur laquelle est perchée le village de Pouylebon. Je m’arrête un moment pour reprendre mon souffle. Je me sens infiniment heureuse !

Si le village semble un peu fantôme, je fais halte un moment pour contempler sa superbe église et sa tour porche.

6 km à travers la Gascogne

Après cette courte halte, je me remets en route pour les 4,7 km restant avant d’atteindre Saint-Christaud. Il est environ 10h00. Si je poursuis à ce rythme je devrai arriver à l’entrée du village pour les environs de 11h00, juste à l’heure pour faire halte pic-nic.

C’est par un petit sentier à travers les bois que repart le GR.  J’ai le sentiment d’être seule au monde dans une nature qui m’accueille et je me sens nourrie toute entière de ses énergies revitalisantes !

6km pour faire le point sur soi-même

C’est fou comme marcher et surtout marcher seule, vous permet à la fois de vous connecter à la nature tout en se reconnectant avec soi-même. Qu’ils sont beaux ces bois de Bassoues ! le chemin est bien à l’abris sous les arbres feuillus.

Oh ! Juste devant moi, un chevreuil ! J’essaye de faire le moins de bruit possible mais  Zut…Il a perçu le bruit de mes pas. Le voilà qui s’échappe au grand galop. Je n’ai pas le temps de saisir mon téléphone pour faire une photo. Mais je suis profondément émue de cette rencontre. L’espace d’un bref instant, l’animal m’a regardé. Il avait l’air encore plus surpris que moi ! Quelle grâce et quelle élégance !

Saint-Christaud... bientôt Monlézun

J’approche de l’imposante chapelle de Saint-Christaud. Gothique et Massive elle offre ses briques roses depuis 1250.

Finalement, je me sens bien et je décide de ne pas m’arrêter tout de suite. J’ai envie de poursuivre immédiatement ma route vers Monlezun. Je ferai ma halte repas, là-bas. Je redescends donc dans la vallée du Boués. Je marche d’un bon pas tout d’abord sur un petit sentier puis sur une petite route et j’arrive à Monlezun pile à 13h00. De loin, on repère bien les ruines de son château sur la colline. (Celui des Comtes de Pardiac). Il fût érigé dès 980, sur ce côteau escarpé et surmonté d’une motte. A l’origine, il possédait une enceinte de 280m de pourtour et un donjon carré de 40m de haut qui permettait la surveillance des horizons jusqu’aux rives de l’Adour.

Le GR passe juste au pied des ruines. Je me pose un peu plus loin, sur un petit muret planté au bord du chemin et au soleil pour prendre une petite collation.

En mangeant, assise sur une grosse pierre, je laisse trainer mon regard sur l’horizon et la plaine de Marciac.

La Bastide de Marciac

Une bastide royale

Il est 13h45, je repars vers Marciac, droit devant moi en longeant les champs dont certains sont encore nus de culture. Puis sur la droite du sentier un petit lac est niché au creux d’un petit vallon. Au fur et à mesure que j’avance, je vois de mieux en mieux les deux flèches de la Bastide Royale, citée du Jazz qu’est Marciac.

Je connais bien cette bastide mais j’avoue que c’est la première fois que j’en ressens les bruissements de cette manière. En fait, les bruits commencent à se modifier déjà presque 1 km en amont, lorsque l’on redescend de Notre dame de la Croix. Le souffle de la brise qui passe sur les champs, est petit à petit remplacé par le bruit de la Bastide pourtant réputée tranquille.

Une bastide, deux clochers

Marciac, qui est également grand site Occitanie pour son festival de Jazz, fut fondée en 1298. Cette bastide eut immédiatement un grand succès tant auprès des pèlerins que des religieux et les dès 1482, elle ne comptait rien moins que 4 hôpitaux : celui du Saint-Esprit, de Saint-Jacques, de Saint-Nicolas et de Saint-Eutrope.

Aujourd’hui encore elle offre son plan caractéristique ouvragé de rectangles, de rues quadrillées et bien sûr de sa grande place (la plus grande du Gers) centrale bordée par ses maisons à passages couverts si caractéristiques !

De loin, vous repérez les deux clochers ! Oui, deux clochers. L’un pour son église Notre-Dame pourvue de ce clocher porche carré à la base, puis octogonal et pourvu d’une flèche haute de 90m.

Un conseil, poussez la lourde porte et entrez pour admirer les sculptures. Notamment celle située à l’entrée de l’absidiole sud, celle de Saint Eloi ferrant son cheval. Sur le côté gauche, le Saint pince avec une tenaille, le nez du diable qui est déguisé en femme – Au centre, le cheval n’a que trois pattes et un jeune homme soutient le moignon de la quatrième afin que l’animal ne perde pas l’équilibre. Sur le côté droit, Saint Eloi se tient devant une enclume et ferre la patte coupée de l’animal qu’il va bien entendu resouder par miracle.

L’autre flèche du village correspond à l’ancienne chapelle des Augustins datant du XVème siècle. Malheureusement il n’en reste que la façade. Toutefois depuis cet été 2021, une reconstitution de son ancien cloître est visible et a été réalisé par l’artiste Alain Lacoste qui, par un procédé aussi ingénieux que talentueux en à retracer les lignes de force principales par un système de treille de fer. Personnellement j’adore !

Ma petite randonnée est terminée

Je me rends compte à quel point, faire le chemin complet doit être fort en émotions et en sensations diverses, toujours procurées par ce contact étroit avec à la fois la nature, le patrimoine et soi-même. Un chemin bordé de chênes épais, un passage entre les champs travaillés de l’homme, le bruit de l’eau qui nous accompagne par moments, le rythme de nos pas qui prend la cadence de celui du cœur, des monuments que nous admirons…La richesse est dans cette contemplation.

Oui, mon visage aujourd’hui est illuminé, il est heureux d’avoir marché et cette randonnée m’a apaisée.

Quand prenez-vous aussi votre bâton pour au moins commencer par une étape près de chez-vous ?

My story

MA ballade sur le chemin
cloitre-de-nuit.jpgCloître De Nuit
Chapitre 1

Ma petite randonnée est terminée. Je me rends compte à quel point, faire le chemin complet doit être fort en émotions et en sensations diverses, toujours procurées par ce contact étroit avec à la fois la nature, le patrimoine et soi-même

marciac-clocher-patrice-thebault.jpgGERS (32) MARCIAC
Chap 2

Un chemin bordé de chênes épais, un passage entre les champs travaillés de l’homme, le bruit de l’eau qui nous accompagne par moments, le rythme de nos pas qui prend la cadence de celui du cœur, des monuments que nous admirons…La richesse est dans cette contemplation.

Colza Champ Photo Libre Utilisation Diffusion InterditeColza Champ Photo Libre Utilisation Diffusion Interdite
©Colza Champ Photo Libre Utilisation Diffusion Interdite
Chapitre 3

Oui, mon visage aujourd’hui est illuminé, il est heureux d’avoir marché et cette randonnée m’a apaisée.

Quand prenez-vous aussi votre bâton pour au moins commencer par une étape près de chez-vous ?

On vous en dis plus sur le chemin
  • Montesquiou

    Montesquiou, de l’occitan « esquiu » le « sauvage » est demeuré tout au long de l’histoire difficile à attaquer et il a donné son nom aux barons de Montesquiou, dont descendront Blaise de Montluc et d’Artagnan si important à notre région d’Occitanie et à notre Gascogne chérie.

  • + 3000 km de sentiers dans le Gers

    Le chemin de Saint Jacques le traverse sur quelques 320km par deux grandes voies jacquaires. Celle du Puy traverse les Pyrénées à Roncevaux et celle d’Arles franchit les montages au Somport. Le chemin d’Arles (celui sur lequel je marche aujourd’hui, le GR 653) traverse le Gers en quatre étapes de Pujaudran à l’Ouest de Montezun en passant par l’Isle-Jourdain, Auch, Montesquiou et arrive à Marciac. La voie du Puy-en-Velay, elle, (GR 65) arrive par Saint-Antoine et quitte le Gers à Barcelonne-du-Gers, pour son étape landaise d’Aire-sur l’Adour. Elle est rejointe par une variante de Rocamadour (GR 652) à la Romieu puis une variante du Vézelay (GR654) à Montréal-du-Gers passant par Lectoure, Condom et Nogaro.

  • Saint-Christaud

    chapelle de Saint-Christaud. Gothique et Massive elle offre ses briques roses depuis 1250

  • Ruines de Monlézun

    De loin, on repère bien les ruines de son château sur la colline. (Celui des Comtes de Pardiac). Il fût érigé dès 980, sur ce côteau escarpé et surmonté d’une motte. A l’origine, il possédait une enceinte de 280m de pourtour et un donjon carré de 40m

  • Marciac

    Marciac, qui est également grand site Occitanie pour son festival de Jazz, fut fondée en 1298. Cette bastide eut immédiatement un grand succès tant auprès des pèlerins que des religieux et les dès 1482, elle ne comptait rien moins que 4 hôpitaux : celui du Saint-Esprit, de Saint-Jacques, de Saint-Nicolas et de Saint-Eutrope.

    Aujourd’hui encore elle offre son plan caractéristique ouvragé de rectangles, de rues quadrillées et bien sûr de sa grande place (la plus grande du Gers) centrale bordée par ses maisons à passages couverts si caractéristiques !

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